Présentation de l’auteur

Georges Henri Las Vergnas est né en 1911. Sa mère le destinant à la prêtrise, il entre à dix ans au petit séminaire, le collège pour futurs prêtres, et est ordonné à 23 ans au diocèse de Limoges. Nommé vicaire à la cathédrale, il s’oppose vite à la hiérarchie et commence à douter. Ayant fait part de ses doutes à l’évêque, celui-ci l’éloigne de Limoges en le nommant en Creuse (Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine, 1956, pp 7-18).

Durant son exil, Georges Las Vergnas termine une Rencontre du Christ ébauchée à Limoges, et envoie le manuscrit à François Mauriac, qui avait écrit une Vie de Jésus en 1936: l’écrivain lui répondra qu’il est étonné qu’on ne lui «ait pas fait de difficultés».

Ayant quelques loisirs, il lit les anciens professeurs de dogme Joseph Turmel et Prosper Alfaric, mais aussi le Père Lagrange, Thomas d’Aquin, Mgr Duchesne et Voltaire (voir personnes) et rédige 3.000 pages destinées à un dictionnaire d’exégèse et de théologie (Pourquoi j’ai quitté l’Eglise catholique romaine, 1956, pp. 19-20). Il écrit à cette époque son François Villon, paru en 1947 et réédité par la suite. Il tentera ensuite un roman de théologie-fiction: On a éteint l’Étoile Polaire (1948), qu’il reniera ensuite.

Il quitte l’Église à la fin de la seconde guerre mondiale, rencontre Paul-Louis Couchoud et devient le secrétaire d’Henri Vergnolle. Il adhère à la Libre Pensée en 1947 aux côtés d’André Lorulot et Jean Cotereau et commence à donner des conférences en 1952 (Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine, 1956, pp 123-125).

Georges Las Vergnas a également donné des billets radiophoniques et publié des articles dans LA RAISON militante, dont certains ont été rassemblés dans Fleurs d’Orties (1954) et Des Miracles de Lourdes à Teilhard de Chardin (1962).

Ses deux ouvrages majeurs ont été écrits à la fin des années 50: Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine (1956) et Jésus-Christ a-t-il existé? (1958), tous deux réédités en 1966 à la Ruche Ouvrière. Après une présentation du Cantique des cantiques et l’Écclésiaste (1964), son dernier ouvrage s’intéresse à l’histoire houleuse et complexe du célibat des prêtres: Le célibat polygamique dans le Clergé (1967).

Il semble avoir fait partie du Grand Orient de France, et certains de ses écrits (Fleurs d’Orties et Teilhard de Chardin) le montrent panthéiste.

Il meurt en 1986 d’une crise cardiaque.

Livres

Aucun des deux ouvrages écrit durant l’éloignement en Creuse, la Rencontre du Christ et le dictionnaire de théologie et d’exégèse, ne semblent avoir été édités, ni le Dictionnaire d’un libre penseur, évoqué dans la dernière note du Célibat polygamique dans le Clergé (p221).

Articles (liste non exhaustive)

  • «Apologie pour Monsieur Homais», LA RAISON militante 25 (et sv.?), v1950
  • «L’avenir de la Libre Pensée», LA RAISON militante 63, mars 1954
  • «Le Tigre et la Marmite», L’Idée libre, janvier 1957
  • «Teilhard de Chardin», Courrier rationaliste d’août 1960

Conférences (liste non exhaustive)

  • «Pourquoi j’ai quitté l’Église» le dimanche 3 février 1963 à 9h30 au Cinéma de La Plaine à Marseille
  • «L’Église change-t-elle?» un vendredi 12 décembre (probablement 1969) à 21h place de la Mairie à Asnières

André Bernard, anarchiste et non-violent réfractaire à la Guerre d’Algérie, ce qui lui valut 21 mois de prison, a affirmé que c’est une conférence de Georges Las Vergnas qui l’a décidé à ne jamais être soldat (Guerre d’Algérie, Guerre d’indépendance. Parole d’humanité, L’Harmattan, 2012, p255)

Liens externes

  • interview du 28 novembre 1971 sur la Radio Suisse Romande
  • à propos d’une conférence en 1965 à Aix-en-provence, par André Arru
  • précisions sur sa mort par Gaspard Angeleri sur Wikipedia

16 réflexions à propos de “ Présentation de l’auteur ”

  1. J’ai connu Georges LAS VERGNAS dans les années 70, lorsqu’il était invité par la Libre Pensée de Schaerbeek (Bruxelles) dont je fus président pendant 10 ans.
    J’ai le souvenir qu’il m’a dit un jour que contrairement à d’autres prêtres, il avait l’avantage d’avoir un métier : menuisier.

  2. Vous m’apprenez quelque chose: Las Vergnas n’en parle pas dans ses éléments biographiques (premier et dernier chapitres de son «Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine»), se bornant à écrire qu’il est entré au petit séminaire à 10 ans. Une formation en menuiserie y était-elle proposée?

    Par ailleurs, lorqu’il a dû gagner sa vie après son départ de l’Église à la fin de la guerre, il s’est adressé à des intellectuels: il est d’ailleurs devenu secrétaire d’un homme politique.

    Enfin, toute information sur ses conférences ou ses articles est bienvenue.

  3. Je ne puis vous en dire davantage, mais je suis certain de mon souvenir, parce qu’il il est rare d’entendre dire par un intellectuel qu’il a aussi un côté « opératif ».
    Une formation professionnelle n’est d’ailleurs pas indispensable : il y a des autodidactes. Peut-être LAS VERGNAS n’a-t-il utilisé que temporairement ce talent ou sa capacité à travailler le bois.
    Je pense que ce fut une simple confidence qu’il me fit, sans qu’il juge utile de mentionner son aptitude manuelle dans ses livres puisque sans rapport avec les raisons de son rejet de l’Eglise.

  4. Georges a effectivement fait partie du GODF, loge « Locarno »

  5. À Michel Thys

    Je vous remercie pour votre réponse; mon étonnement n’implique aucun scepticisme. Peu d’éléments restent sur Georges Las Vergnas en dehors de ses publications.

  6. À Gaspard Angeleri

    Merci pour la précision: j’avais vu l’information sur une seule page Internet.

    D’autre part, vous qui l’avez bien connu, disposez-vous d’informations complémentaires? Il était notamment question d’un dictionnaire de théologie…

  7. Il a donné de nombreuses conférences publiques, tant en France qu’en Suisse, en Belgique, etc.
    C’était un spécialistes de l’Histoire de l’Eglise catholique et de ses moeurs.
    Raymond François

  8. Georges Las Vergnas est-il né à Saint-Junien (Haute-Vienne) ? Est-il le frère de Raymond Lasvergnas, professeur et écrivain né en 1902 ?

  9. Non, il semble être de Limoges, et ne parle que de son père et de sa mère dans les deux chapitres autobiographiques de «Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine» (1956).

    Mais il s’agit là de suppositions, l’auteur ayant été assez discret dans ses différentes publications.

    La page «Las Vergnas» https://fr.wikipedia.org/wiki/Las_Vergnas ne mentionne de lien qu’entre Raymond et Olivier.

    Bien à vous,

  10. Merci
    Merci J.,

    Je vais être plus précis : le nom de Las vergnas n’existe pas en Limousin. Il s’écrit Lasvergnas. En effet Raymond Las Vergnas est un pseudo. À l’état civil (de Saint Junien lieu de sa naissance), il est déclaré Louis Georges Raymond Lasvergnas, fils de Emile Lasvergnas…..
    Il est curieux de trouvé un autre Las Vergnas à Limoges, à 30 km de Saint-Junien. Je ne manqurais pas un de ces jours de me rendre aux archives de Limoges pour en avoir le coeur net. Il serait curieux de trouver deux « grands hommes » avec le même pseudo dans cette famille. Ils n’ont qu’une dixaine dannées d’écart, voilà pourquoi je pense qu’ils sont frères.

  11. À la page 131 de «Pourquoi j’ai quitté l’Église romaine», sous-chapitre «Le Défroqué» (1956, Éditions Imprimerie Le Comtois – Besançon), Georges Las Vergnas précise:

    « Mais tel me reproche de porter « un nom qui n’est pas français », me confondant avec Las Vegas aux explosions atomiques. Or, mon nom est limousin et veut dire Les Aulnes. »

    Wikipedia nous parle également de l’astronome Olivier Las Vergnas (qui aurait repris le pseudonyme de son père Raymond?). L’on y trouve encore le mathématicien Michel Las Vergnas, né à Neuilly/s/Seine.

    Bien à vous,

    J.

  12. Après des recherches aux archives municipales de Saint-Junien (Haute-Hienne), je confirme que Raymond Lasvergnas (Las Vergnas) est le cousin germain de Georges Lasvergnas (Las Vergnas). Ils ont pris un pseudo en commun. Je ne mets pas la généalogie en ligne pour préserver la famille qui n’a pas donné d’avis sur ce type de recherche.
    Par contre, étant membre de la Société des Vieilles Pierres (association historique et patrimoniale de Saint-Junien), je ferai un papier en leur honneur pour les faire connaitre et inciter à lire leurs ouvrages.

  13. Je vous remercie pour ces recherches qui ont permis ces précisions. Je reste cependant perturbé par le fait que l’astronome et vulgarisateur Olivier ait repris le pseudonyme de son père Raymond.

    Veuillez faire savoir où sera disponible votre article sur les cousins Las Vergnas.

    Encore merci.

  14. angeleri a dit:

    Georges appartenait à la loge « Locarno » du GODF. Je m’y suis rendu plus d(‘une fois pour l’écouter. Gaspard

  15. Comment peut-on se procurer « Jésus-Christ a-t-il existé? » dans sa dernière version de 1966 ?

  16. Bonjour,

    Quasi tous les ouvrages de Georges Las Vergnas se vendent encore sur les sites habituels, dont le «Jésus-Christ a-t-il existé?», mais il s’agit effectivement de la version «Chez l’auteur» de 1958 d’après les photos. La version de 1966 arbore «LA RUCHE OUVRIERE» au bas de la première de couverture.

    Julien

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