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  • chez l’auteur, 1962, 136p.

Il s’agit de Sept conférences ou Études faites par Georges Las Vergnas.

1. Lourdes et le Miracle – p7

2. L’homme moderne face au christianisme – p35

«La théologie assure en mauvais latin que l’innocent Jésus se substitua au coupable et, par sa mort, apaisa la justice de Dieu. Étonnante justice et Dieu étrange: il s’offre en sacrifice à soi-même et s’estime alors satisfait.»

«Le péché originel, entre autres, crée ce complexe de déchéance si propice à la résignation et favorise «l’ordre» par l’immobilité, ce doux rêve de tous les gouvernants. Adam, en effet, aurait transmis son bonheur à ses descendants s’il avait su le conserver; à défaut, il leur leur légua la chute et la punition. Ce mythe suggère que l’enfant hérite justement de son père le bien ou le mal, la richesse ou la pauvreté. Le fils du noble sera titré dès la naissance et celui du plébéien roturier jusqu’à la tombe, sauf grâce du prince, lieutenant de Dieu. Le péché originel légitime logiquement le régime des castes.»

3. Les deux Morales – p53

4. La mort, simple passage – p71

«Avoir trente ou quarante ans, c’est, au contraire, ne plus les avoir. Où est l’enfant que nous avons été? Il est plus loin de nous que cet étranger qui, lui, a notre âge. Nous avons déjà enterré plusieurs nous-mêmes à qui nous ne ressemblons plus. Notre mort totale après ces morts partielles ne sera pas la seule mais la dernière.»

«Ce qui nous rend plus précieuse la chair, c’est d’être si fragile – et qui lui donne une beauté plus profonde et plus pathétique où s’enfièvre la volupté. Seul nous attache vraiment ce qui nous quitte et ne sera jamais remplacé.»

«La mort est moins extraordinaire que la naissance, car c’est une sorte de miracle que nous soyons là, malgré des milliards de probabilités contraires. La mort termine une aventure invraisemblable, presque abusive. En nous remettant à la fonte, elle nous fait rentrer dans la norme.»

5. L’évolution du rationalisme – p87

6. L’agnostique peut-il donner un sens à la vie? – p107

«La liste des Prix Nobel de littérature m’apprend ces noms: Echegaray, Eucken, Pontoppidan, Spitteler et Deledda, mais j’y cherche en vain Ibsen et Tolstoï, Proust, Apollinaire et Péguy.»

7. Teilhard de Chardin – p121

Article paru dans le Courrier rationaliste d’août 1960. Las Vergnas considère que, tout compte fait, le jésuite paléontologue est panthéiste.

«Ce Surnaturel tombé d’en haut est inutile s’il confirme la raison et est dangereux qu’il s’y oppose. Au surplus il permet tous les abus à ceux qui s’en disent, sans preuve aucune, les distributeurs patentés.»

L’auteur a ensuite écrit Le Cantique des Cantiques et l’Ecclésiaste.